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Les Armes a Feu Ancienne 1660-1830, J. F. HAYWARD

45,00 €
Quantité

Présentation du livre

Résumé

Éditions : Office du Livre. Fribourg 

Année : 1964 

Pages : 190 P. 

Conservateur au Victoria & Albert Museum 

Traduit par Edgar Ley 

Troisième édition 1970 

Introduction 

Dans ce second volume «LES ARMES A FEU ANCIENNES», j'ai suivi, à deux exceptions près, le même plan que dans le premier volume, c'est-à-dire que chacun des principaux pays producteurs d'armes à feu est traité dans deux chapitres, le premier couvrant la période comprise entre 1660 et 1750, le second celle allant de 1750 à 1820.

Les exceptions sont d'abord que la production armurière américaine est exposée dans un chapitre seulement, couvrant la seconde période; car il n'y a pas de preuves suffisantes concernant la fabrication d'armes à feu de haute qualité dans le Nouveau Monde avant 1750 pour justifier un exposé détaillé de cette matière; ensuite, l'histoire de la découverte et du perfectionnement des systèmes à pastille de fulminate et à percussion jusqu'à 1830 est exposée dans un seul chapitre englobant à la fois l'Europe et l'Amérique.

Ce volume se compose de deux parties; la première, traitant du développement (principalement sous l'influence française) d'un style hautement ornemental caractérisé par l'application aux armes à feu d'ornements rococo. Cette mode devait influencer le dessin et la décoration de quelques-unes des armes les plus luxueuses qui furent jamais produites.

La seconde partie traite de l'abandon graduel de la décoration en faveur d'un effort de concentration sur l'efficacité pratique, et du perfectionnement de la platine à silex par des maîtres tels que Nicolas Boutet en France et Joseph Manton en Angleterre.

Les méthodes de décoration appliquées aux armes à feu pendant le dix-huitième siècle prirent un caractère plus international que pendant les périodes précédentes, et au milieu de ce siècle les principaux arquebusiers des capitales européennes employaient presque tous les mêmes techniques, le même vocabulaire d'ornementation, et ils montrèrent même des talents similaires dans leur application. A la même époque, le système d'ornementation rococo en volutes asymétriques fit disparaître dans toute l'Europe le style décoratif de caractère local et même national. Cela signifie donc que l'étude des armes à feu perd un certain niveau d'intérêt pour le collectionneur: beaucoup de productions plus pittoresques issues de périodes antérieures disparurent et parmi elles la Tschinke, le pétrinal, les fusils de paysans scandinaves, aux traits particuliers, avec leurs crosses à coupe triangulaire; la crosse allemande à joue disparut elle aussi, bien que cela ne fût le cas qu'au milieu du dix-huitième siècle ou plus tard

L'histoire technique des armes à feu pendant la plus grande partie de cette période est relativement exempte d'événements marquants. Alors que l'on manifestait beaucoup d'intérêt pour l'invention des systèmes se chargeant par la culasse et des systèmes à répétition, la plupart de ces idées avaient été conçues pendant la période précédente. Ce ne fut qu'au moment de l'invention de la percussion à capsule (beaucoup plus efficace), tôt dans le dix-neuvième siècle, que se manifesta un changement de quelque importance.

Alors que dans le premier volume nous avons suivi l'histoire de la platine à mèche, du rouet, du chenapan et de la platine à silex, nous nous occuperons ici presque exclusivement, pour les cent cinquante premières années, de la platine à silex. Ce mécanisme soutint pendant un certain temps la comparaison avec la platine à percussion, et l'on fabriquait encore des platines à silex pendant la dernière décennie de la période traitée dans ce volume.

Quoique l'on produisît encore des armes à feu décorées avec soin, surtout pour des présents, ces pièces devinrent de plus en plus rares pendant le dix-neuvième siècle. Le point de vue de l'arquebusier et de son client changèrent eux aussi pendant les dernières décennies du dix-huitième siècle. Tandis qu'auparavant un beau fusil devait être richement décoré, sert cessa d'être un détail indispensable à la fin du dix-huitième siècle, surtout en Angleterre.

Une exception à cette règle générale peut se trouver dans les productions de la manufacture d'Etat de Nicolas-Noël Boutet, à Versailles, où pendant toute la période napoléonienne on fabriqua des armes de choix destinées à des présents, dans lesquelles la précision fut associée à une ornementation somptueuse. En Angleterre cependant, à la même époque, quand on devait faire un beau cadeau à un militaire, on préférait offrir un sabre de parade aux montures d'or plutôt qu'une paire de pistolets. La paire de pistolets de présent de 1802 constitue une des rares exceptions.

Dans la dernière période que traite ce livre, celle du développement de la capsule à percussion jusqu'à 1830, l'ornement cessa d'avoir une grande importance dans la fabrication des armes à feu. A la même époque la ligne des armes devint de plus en plus standardisée en Europe occidentale, à l'exception de l'Espagne et de quelques régions frontalières où quelques vestiges des styles traditionnels persistèrent plus longtemps. On ne peut prétendre que 1830 ait été une année d'une importance décisive dans l'histoire de l'arme à feu. Il est néanmoins courant de considérer cette année comme la dernière où des objets puissent encore être qualifiés d'anciens, et j'ai suivi cet usage. Elle marque d'ailleurs l'entrée en vigueur des méthodes de production massive généralement employées au dix-neuvième siècle dans la fabrication des armes à chargement par la culasse et à répétition. Il résulte de ce qui précède que les parties de mon livre traitant des trois premières décennies du dix-neuvième siècle - lorsque l'effort était concentré presque exclusivement sur les améliorations techniques - donnent un aperçu moins détaillé que celles qui traitent des parties antérieures de l'histoire des armes à feu.

L'authenticité

Au fur et à mesure que les siècles passaient, des quantités d'armes à feu plus anciennes ont été modernisées et des parties de fusils plus anciens ont été incorporées lorsqu'on en construisait de nouveaux. La partie que l'on réemployait le plus souvent était le canon; mais il arrivait qu'un mécanisme et même des montures particulièrement précieuses fussent utilisés pour la fabrication d'une nouvelle arme à feu. Cette pratique donna naissance à toute une série d'armes hybrides qui peuvent, à première vue, faire naître la suspicion. La règle généralement acceptée est que les altérations qui eurent lieu pendant la période d'utilisation d'un fusil doivent être admises par le collectionneur. On doit cependant faire certaines réserves dans ce domaine, car quelques armes de qualité sont descendues dans l'échelle sociale et ont subi des réparations et des transformations très grossières exécutées par un quelconque forgeron local un siècle ou plus après avoir été faites pour un gentilhomme. De même un collectionneur d'armes à feu européennes à silex hésiterait à accepter la plus superbe pièce qui aurait été convertie à percussion. En choisissant les illustrations de ce livre, je me suis attaché uniquement aux pièces qui demeurèrent dans leur état initial. Quand on traite le problème de l'authenticité, il ne faut pas perdre de vue que les marchands même les plus distingués étaient généralement prêts à fournir au client ce qu'il demandait. Si celui-ci exigeait une pièce magnifique, l'arquebusier était heureux de la fabriquer; si, au contraire, le client en souhaitait une simple et peu coûteuse, le fabricant ne refusait pas l'affaire pour autant. Des armes à feu portant la signature d'arquebusiers célèbres, mais ayant un fini très simple, se rencontrent parfois, et il ne faut pas les rejeter en tant que suspectes.

Les dates des armes à feu

En considérant la question de date, il est important de se souvenir qu'on modernisait volontiers une arme à feu plus ancienne - mais, pour une raison quelconque, hautement estimée -, afin de la rendre plus élégante ou plus utile. La présence de quelque perfectionnement technique introduit tard dans le dix-huitième ne signifie pas pour autant qu'une arme à feu n'ait pas été faite originellement plus tôt. Un pistolet à silex -autrefois dans ma collection - qui avait été fait vers 1680, eut son canon recoupé jusqu'à environ a5 centimètres de longueur, fut remonté à bois, pourvu d'une nouvelle contre-platine et reçut même un nouveau chien et une nouvelle plaque de batterie datant d'environ 1775. Une pareille pièce est évidemment, en tant que curiosité, d'un intérêt mineur pour le collectionneur. En plus de pareilles altérations normales on ne doit pas perdre de vue les prétendues améliorations ou restaurations qui ont été exécutées par des collectionneurs ou des antiquaires pendant les cent dernières années environ, au cours desquelles les belles armes à feu furent considérées comme des objets dignes d'être collectionnés.

Les armes à feu qui ont été remontées à bois, ou pourvues de mécanismes qui ne leur appartiennent pas, peuvent en général se reconnaître assez facilement, mais un grand nombre de pièces simples ont eu des ornements ajoutés, afin de les rendre plus attrayantes pour le collectionneur. Ainsi firent, notamment, des antiquaires tels que Frédéric Spitzer, qui possédait un vaste atelier avec beaucoup d'artisans hautement qualifiés, et aussi des rafistoleurs incompétents qui n'avaient ni connaissance de l'histoire des ornements ni habileté technique. On peut dire, en général, que l'ornement authentique a de la noblesse et de la fermeté dans le dessin et l'exécution, tandis que la décoration douteuse qui a été surajoutée manque de vie et de force; mais toute décoration authentique n'est pas forcément de qualité supérieure, et d'autre part certains des faussaires du dix-neuvième siècle travaillant à l'embellissement des armes étaient extrêmement habiles.

Réparations et remplacements

Le défaut le plus commun sur une arme à silex est que le chien doive être remplacé. Cela peut évidemment avoir été fait jadis, peu après la fabrication de la platine ou, en tout cas, pendant l'utilisation effective de l'arme; mais en général cette substitution à été opérée au cours des années récentes, c'est-à-dire depuis que les armes à feu à silex sont devenues des pièces de collectionneurs. Le chien est la partie la plus fragile d'un mécanisme à silex, et le fait d'actionner le chien sans raison et de façon répétée, souvent sans qu'il y ait un silex entre les mâchoires - ce à quoi les armes à silex sont invariablement exposées lorsqu'elles tombent dans des mains profanes - mène tôt ou tard à la fissure et même à la rupture du col, qui est son point le plus faible. Parfois la partie supérieure est conservée et ressoudée dans sa position initiale; mais il arrive trop souvent qu'elle soit perdue, et alors le possesseur suivant remplace le chien, soit par un nouveau fabriqué spécialement, soit par un vieux que l'on a taillé à la mesure. Si une platine est décorée d'ornements gravés ou ciselés, le dessin de contour du chien doit correspondre en tous points. Un chien de remplacement ne montrera pas le même dessin, ou, s'il a été ajouté, l'examen de la section carrée dans le corps du chien (qui permet à la noix de passer à travers) montrera des signes d'altération. Il y a presque toujours quelque différence, si infime soit-elle, entre l'angle de chute des chiens pris à des mécanismes différents.

Même si le chien est entièrement neuf, le remplacement peut aussi se révéler sans difficulté par le fait que les ornements du bord sembleront durs et raides, comparés à ceux des parties originales de la platine, et le métal aura probablement une couleur différente. 

Les albums de modèles graphiques comme aide pour dater les armes à feu

L'ornement apposé sur une arme à feu n'est pas toujours un guide sûr pour connaître sa date. Si la décoration donne, en général, une indication raisonnablement concluante quant à la date, on ne doit cependant pas oublier que les arquebusiers ne remisaient pas nécessairement leurs gravures de modèles lorsqu'un nouvel album paraissait. On sait, au contraire, que certains d'entre eux conservaient une collection de planches gravées qui pouvait avoir cent ans d'âge. J'ai visité un graveur de platines qui travaillait à Londres il y a quelques années encore et qui pour décorer des fusils de chasse modernes, utilisait des motifs datant du milieu du dix-neuvième siècle.

Dans le même ordre d'idées, une arquebuse à rouet de ma collection, faits à Suhl pendant les premières années du dix-huitième siècle, s'avéra, après examen, décorée d'incrustations de corne de cerf gravées d'après les sources graphiques les plus variées. Celles-ci comprenaient deux gravures de sujets classiques faites par le maître anversois Adriaen Collaert, qui mourut en I622, de même que des détails d'ornements tirés de l'album de modèles graphiques de Simonin, de 1685, et les planches gravées de De Lacollombe datant du début du dix-huitième siècle (voir Ch. XVII). Des sources d'ornementation aussi désuètes n'auraient évidemment pas été utilisées dans des capitales telles que Paris, Vienne ou Londres, où les artisans, et aussi les clients, étaient plus au courant de la mode.

Conventions

Comme dans le premier volume, en décrivant des parties de fusil ou de pistolet, j'ai traité la crosse ou le pommeau en parties postérieures et l'orifice du canon en partie antérieure. Il s'ensuit que le pommeau est derrière la platine, la plaque de batterie devant le chien. A moins que des références spécifiques ne soient faites au pistolet ou au fusil, les observations contenues dans cet ouvrage peuvent être prises comme s'adressant à tous les deux. Les notations sont pour la plupart limitées à des références aux sources; seules deux abréviations sont employées:

J.A.A.S. pour le Journal of the Arms and Armour Society, London, et Z.H.W.K. pour Zeitschrift für Historische Waffenkunde, Berlin.

Détails du livre

Période d'édition
20 XXe siècle
Etat
Très Bon
Reliure
Relié
Format (hauteur du livre)
in-quarto (de 20 à 30cm)
Référence
VA252