Traité Elémentaire de Botanique

A propos de la dissémination des graines

Les graines de Chardon, de Pissenlit sont placées au milieu d'un globe de léger duvet que le moindre vent soulève et porte à de grandes distances. Le Bleuet, la Chicorée ont des semences surmontées d'aigrettes ou de panaches au moyen desquelles elles voltigent dans les airs et se dispersent dans les pays lointains. Les graines des plus grands arbres sont également volatiles : celles de l'Érable ont deux expansions membraneuses semblables aux ailes d'une mouche; celles du Cèdre ont une seule aile beaucoup plus déliée et plus légère; celles de la Giroflée ressemblent à des écailles que le vent soulève et dépose dans les fentes des murs. Il y a en Amérique un arbre l'Hura crepitans, qui lance des graines avec un bruit semblable à la détonation d'une arme à feu. Sans produire le même bruit, les cosses de la Balsamine projettent leurs graines fort loin, à l'aide d'une espèce de ressort qui se détend au moment de la maturité. D'autres voyagent à l'aide d'une sorte de voile enflée par l'air: ce sont les Graminées qui, la plupart, portent une demi-enveloppe dans laquelle le vent s'engouffre. Un grand nombre, qui n'ont ni ailes, ni voiles, ni ressort, vont souvent plus loin : les oiseaux, qui les avalent sans les digérer, vont quelquefois les semer sur les flancs des montagnes, au haut des donjons, au delà des fleuves et des mers. 

La forme des bourgeons

La forme des bourgeons proprement dits varie selon la différence des organes qu'ils contiennent. Lorsqu'ils sont effilés et pointus, ils ne renferment ordinairement que des feuilles, et sont nommés bourgeons FOLIIFÈRES. Ceux qui sont gros et arrondis produisent le plus souvent des fleurs, et sont dits bourgeons FLORIFÉRES. II en est enfin où les formes ovoides et allongées se modifient mutuellement, et qui donnent en même temps des feuilles et des fleurs : ce sont les bourgeons MIXTES.